La comparaison, une mauvaise graine ?
Pendant les vacances, j'aime bien prendre un peu de temps pour imaginer la suite… Un petit moment de remise en question. Qu’est ce qu’on garde, qu’est-ce qu’on change ?
Chaque année notre « style » d’éducation évolue. Je sens qu’il devient plus organique, plus riche, plus libre et c'est intéressant de prendre du recul pour constater le chemin parcouru, faire un état des lieux, et apporter de nouvelles idées.
J’utilise aussi de ce temps libre pour lire des livres et des témoignages d’autres mamans faisant l’instruction en famille. Je vais aussi rattraper mon retard d’écoute des enregistrements inclus dans les bundles de Wild+Free (que je n’ai pas vraiment le temps d’écouter quand ils arrivent). C’est très intéressant et ça fait en même temps travailler l’anglais !
Sur différents blogs je vois des mamans qui ont déjà programmé l’année prochaine, acheté des manuels, réfléchi à leur organisation… Ça me donne le tournis… moi je n’ai pas envie de faire cela maintenant ! J’ai envie de profiter de l’été, de me détendre et on verra bien en septembre. Suis-je peu organisée ? Suis-je trop détendue ? pas assez prévoyante ?…
J’ai reçu le mail d’une maman débutant l’instruction en famille, en recherche de conseils et de soutien. J’en reçois souvent d’ailleurs, celui-ci n’est pas isolé. Cette personne me disait se sentir perdue et incapable devant la tonne idées, d’activités, de plannings, d’aménagements, de sorties, de conseils… que l’on peut trouver sur les blogs ou sur Instagram dans le seul domaine de l’instruction en famille.
C’est vrai, j’ai aussi parfois cette sensation de trop et généralement je préfère ne pas trop m’y attarder. J’ai quelques blogs que j’aime lire parce que je me retrouve dans les choix et les propos de ces mamans et cela me donne parfois des idées pour nous. Mais il faut savoir faire la part des choses et ne pas se laisser envahir par cet accès facile à une quantité de belles photos, de belles activités, de belles idées.
Regarder ce que font les autres peut nous amener à nous sentir nuls, moins bien, moins capables… Cela peut même stopper nos élans et provoquer plus d'angoisse que d'inspiration.
Les gens avant l’ère d’internet avaient moins de moyens rapides et directs pour se comparer avec des personnes du monde entier. Nos mamans n’avaient que leurs amis, leurs voisins, et peut-être un magazine, pour se comparer à d’autres femmes. Aujourd’hui nous n’avons que l’embarras du choix avec FB, IG, Pinterest et les nombreux blogs ! C’est facile d’aller voir chez les autres, même à l’autre bout du monde. C’est inspirant, certes, mais parfois c’est trop ! Car la comparaison nourrit facilement des sentiments tels que l’envie, la jalousie, l’insatisfaction… ainsi que la tendance à émettre des jugements (erronés) ou des critiques (non fondées). Et c’est bien dommage, car en plus de nous sentir nuls, le fait de se comparer avec une personne coupe de toute envie de la rencontrer pour apprendre d’elle, pour apprendre de ses dons. Car nous avons tous des dons et des choses à offrir.
Avec internet, il est simple d’aller voir ce que font les autres dans des domaines que nous affectionnons. Et il est facile de tomber dans la comparaison et se sentir démoralisés. Cependant la comparaison n’est pas forcément négative si on la prend sous un angle différent !
Regarder les autres peut nous motiver, nous donner des idées, nous pousser à aller plus loin… car ce n’est pas la comparaison en elle-même qui est mauvaise, c’est ce qui en découle et surtout la compétition. Vouloir être mieux, ou vouloir à tout prix en faire autant.
Il vaut mieux se concentrer sur soi-même (quelles sont mes forces ? à quoi suis-je bon ?) et être heureux pour les autres et leurs dons. Pourtant au lieu de cela, souvent ça nous énerve, ça nous rend jaloux. Mais pourquoi ?
Il faut avoir conscience qu’à travers les choix que nous faisons, nous provoquons le jugement des autres et la comparaison. Nous sommes jugés pour ne pas avoir choisi ce que l’autre a choisi. C’est bien d’avoir cela en tête, et un bon remède à la comparaison est de prendre de la distance avec Instagram et les différents blogs que nous suivons. Savoir reconnaître quand la comparaison nous mine au lieu de nous booster, et couper. Ne plus regarder ! Car il y aura toujours quelqu’un pour mieux faire la cuisine, mieux ranger sa maison, mieux jouer avec ses enfants… pour avoir plus d’idées, pour faire de plus belles photos, pour mieux réussir à se lever tôt…
Concentrons-nous sur ce qui est réel. Réel chez nous.
Tout ce qui se passe sur IG, FB ou sur les blogs n’est qu’un reflet d’un morceau de vie. Ce que les gens choisissent de montrer. Si le salon est rangé j’ai du plaisir à le prendre en photo. En revanche, je ne montrerai pas la pile de linge qui attend d’être pliée. Si les filles sont concentrées sur leurs activités, je peux avoir envie de raconter ce qu’elles font, mais je ne parle de pas de la journée précédente où tout allait de travers… (quoi que des fois j’en parle aussi, car ça fait partie de la vie !)
Je pense souvent à l’image que mon blog ou mon fil Instragram peuvent transmettre. J’essaie de faire qu’ils nous ressemblent. Mais évidement ils ne montrent qu’un cadrage choisi, des petites tranches de vie.
On n’y voit pas tout, mon regard est un filtre. Une orientation est donnée, un choix est fait. Ce que vous voyez et lisez est le résultat de ce travail de tri. Et il y a parfois dans l’écriture une petite part de romance, mais ça aussi c’est nous. J’ai le sentiment que mon blog est vrai, simple et sans artifices. C’est en tout cas ce que je souhaite.
Quand je consulte Instagram (très souvent) et des blogs (très peu), j’entrevois parfois le chemin glissant de la comparaison. Celui qui va de travers, celui qui mène à la jalousie ou l’envie et à toutes sortes d’autres sentiments négatifs. Oui, je peux le sentir pas très loin, mais je le reconnais et je ne m’y engage pas. Car c’est une voix dans issue.
Au contraire, j’aime me ressourcer avec de belles images et de belles idées. J’y trouve de l’inspiration et de l’aide pour avancer. Pour moi c’est principalement une manière de partager des idées avec des personnes qui sont comme nous, de s’en inspirer et de se sentir soutenu. L’appartenance à une communauté est également un aspect positif que j’y vois.
Quand un blog ou surtout un feed Instagram me plaisent tellement que j’ai envie d’en voir plus, d’en lire plus, je vais plutôt chercher à entrer en contact avec la personne qui le tient. Pour la rendre réelle, pour faire connaissance, pour échanger, pour grandir et apprendre. Ce sont souvent de belles rencontres même si elles ne sont que virtuelles !
Parfois je me demande comment serait ma vie sans mon blog et Instagram. Est-ce que ça serait très différent ? Je ne pense pas, car de toute façon j’écris, et quoi qu’il arrive, je prends des photos ! Ce sont deux choses que j’aime faire et dont je ne me passerais pas. La question de la publication vient après. Il y a plein de billets que vous ne lirez jamais car ils restent dans mon cahier à l’état de brouillon et des photos à la pelle dans mon disque dur ! Mais ce que je ne sais pas quelle force, quelle envie intérieure me pousse à publier. L’envie de dire, de partager mes pensées. L’envie de se rapprocher du monde, d’y prendre part de cette manière. Même un petit texte de rien du tout peu avoir un impact quelque part. J’espère ne pas susciter la comparaison, la jalousie et l’envie, car ce n’est pas du tout l’intention de ce blog.
« Comparaison is the thief of joy »
– Theodore Roosevelt