Un peu de tout, un peu de rien...

Voilà deux semaines que nous avons démarré l'instruction en famille, et je dois admettre que je ne m'attendais pas à ce que ça m'apparaisse aussi évident ! Je ne veux pas dire par là que les filles sont assidues au travail, autonomes et concentrées. Ce n'est pas tout à fait ça, mais nous sommes bien ensemble à aller là où nos intérêts nous mènent. Les journées sont toutes différentes, intéressantes et riches. Parfois nous ne faisons rien et d'autres jours plein de choses !

Quoi qu'il en soit, nous prenons le temps. Nous laissons le temps faire son œuvre. Contrairement à l'année dernière qui était rythmée par les horaires de l'école, le temps est maintenant plus fluide, plus lisse, moins morcelé et l'horloge moins présente. Je sens que les filles ont besoin de temps pour pour elles, pour réfléchir, rêver, ne rien faire, s'ennuyer, papoter... Aussi je veille à cela et à ne pas toujours être dans la proposition. C'est dans ces moments sans activités que vont naitre les idées, que le cerveau va voyager et créer, se reposer et enregistrer.

Notre société fonctionne aujourd'hui avec une prévalence de la vitesse, de la performance, une prédominance de la quantité sur la qualité. Toujours plus, toujours plus vite, mais pour quel résultat ? C'est la même chose dans l'éducation. L'éducation n'échappe pas aux travers de la société... Heureusement, des mouvements pour la lenteur fleurissent un peu partout dans le monde.
En éducation aussi prenons le temps. Le temps d'aimer ce que l'on apprend, le temps d'aller vers ce que l'on a envie d'apprendre, le temps d'apprendre en profondeur, le temps de comprendre et de découvrir par soi-même des choses nouvelles.
Ce ne doit pas être l'adulte qui décide du temps nécessaire, mais l'activité elle-même et les enfants qui la réalisent.

La lenteur implique d’apprendre à s’amuser, à observer, à prendre son temps, dans le sens de savourer le temps de l’apprentissage. — Joan Domènech Francesch

En ce qui nous concerne, nous avons commencé tranquillement notre année, en suivant différentes voies. Nous sommes dans une période de recherche, de tâtonnements, de mise en place. Beaucoup de personnes témoignant de leur première année d'instruction en famille, la décrivent comme étant la plus difficile. Celle où l'on voit le moins clair. Celle ou l'on teste, celle où l'on cherche un équilibre.
C'est vrai que lorsqu'on démarre, on a envie de plein de choses, plein d'idées germent ici et là, en lisant, en surfant, en discutant avec d'autres parents... et finalement ce trop plein n'aide pas toujours. On ne peut pas tout faire, il faut l'accepter et accepter de ralentir. Se mettre au rythme des enfants.

Pour le moment, j'ai choisi de suivre les intérêts des filles, ou de leur proposer des sujets à étudier en fonction des hasards de notre vie. Et évidement, nous privilégions le dessin comme moyen de mémorisation (car c'est toujours l'activité principale des filles). C'est aussi un moyen de garder des traces de nos recherches et discussions pour montrer à notre inspecteur (trice).

Ainsi nous avons travaillé sur les chauves-souris, suite à la nuit de la chauve-souris à laquelle nous avons assisté fin août à la montagne. Nous y avons vu un documentaire magnifique, sur la naissance d'une petite chauve-souris et les débuts de sa vie. Très touchant et très instructif ! C'est un sujet que nous avons poursuivi (et poursuivrons encore) et qui nous a mené à parlé des autres mammifères insectivores. Nous allons continuer avec les différents régimes des mammifères. En parallèles les filles peuvent travailler le classements des animaux avec des cartes (mammifères, poissons, reptiles, oiseaux, amphibiens)...

Nous avons aussi parlé d'architecture. J'avais acheté un livret édité par La Villette (Archicube) qui nous a servi de support. Nous avons regardé des photos de bâtiments d'architectes connus. Cela nous a mené à découvrir également des ponts connus. Les filles ont construit des maisons avec des cubes et des triangles de papier que l'on peut diviser pour obtenir des formes plus petites. Elles ont construit des ponts en kaplas (et nous irons bientôt à un atelier de constructions géantes en kaplas !).
Liv a découvert la géométrie et les différentes formes de triangles. Elle a ressorti les volumes bleus pour revoir leur noms, compter le nombre de face et le nombre d'arêtes...

Notre boulangère a donné aux filles un papier pour participer à un concours de dessin. Ce fut l'occasion de redécouvrir la fabrication du pain de A à Z. Nous avons d'abord discuté pour faire ressortir les connaissances de chacune, et je leur ai montré un petit film sur la fabrication du pain dans une boulangerie artisanale. Puis ensemble nous avons mis cela en forme en créant une carte heuristique (un grand schéma qui nous a permis de visualiser les différents composants, leur provenance et les différentes étapes). Et pour finir les filles ont fait du pain bien sûr ! Nous le faisons tous les jours, mais cette fois-là était un peu spéciale ;-)
Puis les filles ont dessiné pour le concours de dessin, le thème étant le métier de boulanger.

Voilà donc à quoi ressemblent nos journées, sans compter toutes les sorties au parc, les piques-niques et rencontres avec des amis.

Ah oui et Émy a commencé la danse ! Elle est heureuse ! C'est fantastique pour nous de la voir découvrir son talent et s'y épanouir. Après le second cours, elle nous a fait une démonstration, elle a un vrai don.

 

ps : la dernière photo est de Stéphane Doulé, un ami photographe en visite chez nous ! Et deux autres photos des filles sont prises avec son appareil que j'ai emprunté pour m'amuser un peu avec un appareil de pro ! (vous devinez lesquelles ?)